RAPPORT ANNUEL 2006-2007
Les activités ont
débuté plus tôt que l’année précédente. La nouveauté a été l’instauration des
cours de soutien. Ces cours ont amélioré dans l’ensemble les résultats scolaires
des élèves en difficulté. L’année scolaire a été riche en engagement, en
motivation et en créativité.
Parrainage
Pour l’année scolaire
2006-2007
87 élèves ont été parrainés par les Belges
16 par les Français, Italiens et Suisse
5 par Maïa Inter Nation
Comme chaque année, tous les enfants parrainés ont bénéficié :
- de l’inscription dans les écoles primaires, les lycées et les Centres de
Formation.
- de la cantine scolaire
- de la bibliothèque
- d’établissements d’actes de naissance
- de la prise en charge totale des fillettes »chefs de famille »
- des vivres (maïs, riz)
- des vêtements, chaussures, savons
- de prêts de vélos offert par «Sahelps» (Pays Bas), «Enfants du monde»
(Belgique) et certains parrains et marraines.
Les dons reçus des personnes bienveillantes ont permis de soutenir d’autres
élèves démunis dans les domaines suivants:
- Inscription au Baccalauréat
- Participation aux différents concours de la Fonction Publique
- Prise en charge des loyers des jeunes filles en situation de précarité
- Ecolages collectifs
Nous remercions du fond du cœur tous nos généreux donateurs pour leur confiance
et leur soutien constant.
Les résultats scolaires ont été dans l’ensemble encourageants.
Sur 16 élèves présentés au Baccalauréat ,16 ont été admis. Soit un taux de
réussite de 100%. Sur ces 16 élèves ,4 ont obtenu la mention Assez Bien.
On note 2 cas d’exclusion pour insuffisance de moyenne pour 2 filles –mères.
L’une s’est inscrite pour la rentrée scolaire 2007-2008 dans notre Centre de
Formation et l’autre a été re-scolarisée dans un autre lycée.
Pour les concours professionnels nous avons une (1) élève admise au concours de
la Police et 4 Gendarmes.
Au niveau du primaire six (06) élèves ont repris leur classe malgré leur succès
au CEPE (Certificat d’Étude Primaire et Élémentaire) pour renforcer leurs
connaissances.
Des cours de soutien ont été proposés par des élèves des classes de 1ere aux
plus jeunes. Il s’agit généralement d’élèves doués en anglais et en
mathématiques qui ont bien voulu aider leur jeunes frères et sœurs. Ces cours
étaient dispensés tous les Mardi et Jeudi après-midi. Les élèves préparaient
leurs cours sous le contrôle d’un enseignant de la discipline concernée. Chaque
« jeune professeur occasionnel » dispensait ses cours à une dizaine d’élèves. Ce
système de tutorat a permis de responsabiliser les aînés et a motivé les jeunes
dont ils avaient la charge à plus d’ardeur au travail.
Atelier de couture
La demande à ce
niveau est très importante et nous ne pouvons plus la satisfaire. Pour la
rentrée scolaire 2007-2008 nous avions dû acheter des machines à coudre
supplémentaires. L’effectif du Centre est de 44 élèves. La tranche d’âge se
situe entre 16 et 25 ans. On y compte 4 filles mères et trois femmes mariées. La
plupart de ces mariages ne sont pas célébrés à l’Etat civil. Il s’agit des
mariages traditionnels qui ne sont pas reconnus par la loi Burkinabé et qui
n’offrent aucune garantie de sécurité à la femme en cas de décès du conjoint ou
de divorce. Comment ont-elles connu notre Centre de Formation? La plupart des
filles que nous avons interrogées nous ont dit avoir entendu parler du Centre
par leurs parents et les autres par leurs amies.
La durée de la formation est de 3 ans. A l’issue de ces 3 années, les jeunes
filles reçoivent une attestation. Cette remise a lieu chaque année au mois de
Mai en présence des parents d’élèves des associations partenaires et des amies.
Lors de cette cérémonie les élèves présentent des poèmes, des sketches et des
pièces de théâtre qu’ils ont eux-mêmes créées. Les thèmes ont porté sur le
lévirat, les enfants de la rue, le Sida. Un défilé de mode avec les vêtements
cousus par les filles du Centre a mis fin à la cérémonie. Ce défilé est un
moment très attendu du public qui valorise ainsi leur savoir-faire. Un repas
communautaire a mis fin à cette journée Maïa.
Au cours de l’année scolaire 2006-2007 nous avions à plusieurs reprises échangé
avec les parents d’élèves sur les projets des filles. Lorsque les parents
inscrivent leurs enfants dans les établissement scolaires ou les Centres de
Formation, ils ne se soucient plus de leur suivi. Les échanges fructueux que
nous avions eus avec eux, nous ont permis de réfléchir sur l’après formation des
filles. C’est ainsi qu’après la sortie de la 2e promotion de couture baptisé «
Promotion Mireille Naylor » les filles se sont regroupées à 3 ou 4 pour ouvrir
des ateliers de couture dans les quartiers. Cette expérience est très positive
pour nos filles qui se sont lancées dans leur nouvelle vie professionnelle.
Atelier de dessin/peinture
Cet atelier a fonctionné
très timidement faute de moniteur permanent, L’atelier a été surtout fréquenté
par un groupe de jeunes élèves du primaire orphelins du Sida. Un don de matériel
de peinture nous a été remis par le proviseur du Lycée Mollo Sanou.
Nous sommes en train de voir comment nous pourrions redynamiser cet atelier qui
intéresse beaucoup les garçons.
Sensibilisation
Face à la recrudescence des
grossesses et des avortements clandestins, l’Association Maïa mène des actions
de prévention auprès des élèves pour les sensibiliser sur l’ampleur du problème,
les risques encourus par ceux ayant des comportements irresponsables. Elle veut
combattre les préjugés sur la sexualité, les risques de grossesses, la
transmission des IST et du Sida et aussi à rappeler ou faire connaître aux
jeunes leur droit (la possibilité qu’ils ont de refuser les mariages « arrangés
»). Notre projet pour 2007-2008 est de former 50 pairs éducateurs pour la
continuité et la diffusion d’information.
Depuis 2003, l’Association Maïa travaille en partenariat avec le MFPF (Mouvement
Français pour le Planning Familial) dans le but de renforcer les capacités des
jeunes filles et des femmes à développer des actions de prévention et à être des
relais au sein de leur communauté.
La 1ère phase de ce projet a consisté à former des animatrices pour des groupes
de parole.
Les résultats positifs que nous avons obtenus ont émergé des demandes chez les
jeunes filles et les femmes qui n’avaient pas été touchées par ce programme
appelé RRS (Réduction des Risques Sexuels) en direction des femmes.
Grâce au soutien du Ministère des Affaires Étrangères de France et de la
Fondation de France, une formation des formatrices locales a eu lieu en
Septembre 2007. Chaque formatrice doit à son tour former une dizaine (10)
d’animatrices en santé sexuelle et reproductive.
Bureau d’écoute
Le bureau d’écoute a
été sollicité pour plusieurs cas. Nous vous en citons quelques uns.
Cas de maladie
O.M. est une brillante jeune
fille de 16 ans, issue d’une famille très défavorisée de 4 enfants. Elle est la
1ère fille de sa mère et celle-ci est veuve depuis 7 ans.
OM qui est parrainée par notre association souffre d’une toux chronique depuis
plusieurs mois. Malgré les traitements, son état ne s’améliore pas. L’agent de
santé qui la suit, nous conseille de lui faire un test de dépistage du
SIDA. A
l’hôpital, le médecin fait le test à la fille et à la mère. Le test est positif.
Après l’entretien à l’hôpital elles se dirigent aussitôt vers le bureau d’écoute
de l’association Maïa. Lorsque nous recevons O.M. et sa mère, elles sont en état
de choc. Elles refusent de croire ce qu’on vient de leur annoncer. Elles sont
désespérées. Nous les accueillons, les écoutons avec des attitudes positives
sans brusquer, sans interrompre. Nous acceptons les pleurs, les manifestations
de désespoir et nous essayons de rassurer par une gestuelle appropriée ; prendre
la main, laisser le temps à l’autre de s’épancher. Puis reprendre ce qui est
dit, le dédramatiser si possible, inviter l’autre à éclaircir ses émotions, ses
peurs. Nous proposons un soutien, un appui en rassurant par rapport au non
jugement. Très vite, la situation de cette jeune fille scolarisée s’est
dégradée. A la 4ème hospitalisation, elle ne pesait plus que 22 kg malgré la
prise des ARV. Comment prendre du poids si on n’a pas une bonne alimentation ? A
ce stade de sa maladie, nous n’avions plus d’espoir et souhaitons lui offrir au
moins une mort digne. Un membre de l’Association décide en ce moment de la
prendre chez elle. Au bout d’un mois elle récupère 1, 5kg puis 2 et ainsi de
suite.
Aujourd’hui, cette jeune fille courageuse a pu retrouver le sourire et
réintégrer son établissement scolaire.
Cas de mariage forcé
T.C. a 21 ans et est élève en
classe de Terminale, alors qu’elle vient d’avoir son BEPC session 2004 dans un
petit village de la province du Houët, elle est mariée de force à un talibé
(élève coranique) de son père qui est marabout ; T.C. a tout juste 17 ans.
En classe de seconde, elle vit avec son mari, tombe enceinte et est délaissée
par son époux. Elle accouche par césarienne, redouble sa classe. Moins de 2 mois
après, le mari revient pour reprendre la vie conjugale avec elle et comme elle
refuse, il l’abandonne. Le mari est quelqu’un qui ne la ménage pas, qui refuse
de la nourrir. Après le départ du mari, le bailleur la vide de la maison sans
ses affaires car elle ne peut pas payer le loyer. Elle vit avec sa grand-mère
qui est âgée et impotente. En 2006, alors qu’elle est en classe de 1ère, le mari
revient, ils se disputent ; il lui demande de revenir dans l’ancienne maison
pour chercher ses affaires.
T.C. s’y rend et il en profite pour la violer. Survient une autre grossesse,
nouvel abandon, nouvelle césarienne. T.C. est malade elle se nourrit difficilement
et ses cours en pâtissent.
L’Association lui a apporté une aide matérielle. Les cours de soutien scolaire
dans les matières où elle avait des difficultés l’ont aidé à passer en classe de
Terminale.
Viol et Harcèlement
O.S. est une élève de seconde
et elle à 19 ans. Elle est née en Côte d’Ivoire. Vivant dans la zone de guerre
elle décide de venir au Burkina pour poursuivre ses études elle est hébergée
dans la cour de ses défunts grands parents. Elle y vit avec des tantes deux
oncles et des cousins et cousines. Un de ses oncles lui fait des avances mais
ayant essuyé un refus de la part de O.S. il se montre dure avec elle ; il
l’humilie sans arrêt, menace de la renvoyer en Côte d’Ivoire et perturbe ses
études.
Il ne rate pas l’occasion quand ils sont seuls de lui renouveler ses avances.
Nous lui conseillons d’éviter d’être seul dans la cour et dans la maison,
d’éviter également les rues sombres. OS est depuis 2007 élève Gendarme.
Un autre cas nous a été
relaté par un garçon
M.P. a 19 ans et est en classe de terminale, MP est orphelin de père et a cinq
frères et sœurs. Leur mère les nourrit grâce à ce qu’elle gagne en faisant la
lessive chez certaines personnes. Un de leurs voisins, un marabout apporte son
linge à la mère pour être lavé. Il s’habitue à la famille il leur apporte
quelque fois une tine de maïs ou de mil. Il propose à la mère de faire des
prières pour le succès dans les études de ses enfants et elle s’en réjouit.
Un jour, il appelle M.P. chez lui sous prétexte de prier pour lui, il lui donne un
liquide qu’il boit et s’endort. A son réveil, MP constate qu’il a été violé par
le marabout. Celui-ci menace de le tuer s’il raconte l’histoire à quelqu’un.
Après son forfait, il s’enfuit. M.P. n’en peut plus, il me raconte son histoire.
Nous l’orientons vers une structure de santé et le mettons en contact avec un
psychologue.
Visites- Rencontres
– Voyages
- Depuis 4 ans,
l’Association Maïa reçoit annuellement Monsieur Frédéric Dufoor accompagné de
certains parrains et marraines qui viennent au Burkina pour voir leurs filleul(e)s. C’est l’occasion pour ces parrains et marraines de connaître nos réalités
et de voir sur place le travail que fait l’Association.
En novembre 2006, nous avons reçu la visite d’une équipe d’«Enfants du Monde
Belgique»
En Août 2007, la Présidente de l’Association a été invitée en Suisse par Madame
Rosat pour expliquer ce que nous faisons et collecter des fonds pour Maïa.
Le 17 juin, une journée Maïa a été organisée à Bruxelles. Cette journée a été
rehaussée par la présence de notre ambassadeur du Burkina Faso à Bruxelles, son
Excellence
KADRÉ DÉSIRÉ OUÉDRAOGO et son épouse.
Ce fut l’occasion pour la Présidente de Maïa de faire la connaissance de
certains parrains et marraines. Plus de 60 parrains étaient présents à cette
belle fête.
Antennes
A la demande de
certains chefs d’Établissements scolaires des antennes Maïa ont été ouvertes à
- Dandé
- Logofourousso
- Yirwal
Projet
École de Restauration
et Hôtellerie.