Témoignage 1
Le dimanche 17 juin 2007 et pour la troisième fois, nous
nous sommes retrouvés à Bruxelles, rue Sans Souci, avec les marraines et les
parrains des enfants d’une école secondaire de Bobo Dioulasso, une grande ville
située dans la région ouest du Burkina Faso.
Quel plaisir de se réunir entre amis qui partagent le même
but ! Nous étions environ 70 à participer au dîner concocté par René et
Christian, maîtres dans l’art de nous préparer un couscous royal, excusez du peu
!
Frédéric Dufoor avait invité son excellence l’Ambassadeur du Burkina Faso, Monsieur Kadre Désiré OUEDRAOGO et son épouse.
Était aussi présente la fondatrice de
l’ONG, Madame Aminata DIALLO, professeur de philosophie dans cette même école.
C’est elle qui est notre relais sur place, elle s’occupe de la comptabilité, de
la distribution des parrainages, du courrier etc…
Les parrains ont pu s’entretenir avec elle et recevoir des
nouvelles de leurs protégés. Elle nous a aussi expliqué en détails le profit que
les enfants parrainés peuvent retirer de cette situation et la fierté qu’ils ont
de se sentir soutenus par des personnes étrangères. Enfin, ils ne se sentent
plus seuls !
Monsieur l’Ambassadeur nous a aussi remerciés en son nom
personnel et au nom du Gouvernement du Burkina Faso pour cette action
humanitaire. Il forme l’espoir que nous puissions continuer et peut-être
amplifier cette belle oeuvre d’amitié et de solidarité entre les peuples.
Nous remercions toute l’équipe de « Maïa Bobo »
pour cette belle journée et rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine.
Charles FLOHIMONT (enfantsdumonde.net)
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Témoignage 2
Il faut que je vous raconte notre visite chez
Aminata !
Nous arrivions de Mopti, au Mali, où nous avions
loué un 4 x 4 Toyota pour faire les huit heures de route qui nous
séparaient de Bobo Dioulasso. Route infernale, entre parenthèses, et
pour couronner le tout, pas moins de sept contrôles pour franchir la
frontière entre les deux pays avec, à bout de nerfs, un bakchich de 10 €
pour pouvoir enfin passer…
Le lendemain, nous téléphonons à Aminata qui vient
tout de suite nous dire bonjour puis nous invite à souper. Et nous
découvrons alors une personne tout simplement extraordinaire, je n’ai
pas d’autre adjectif pour la qualifier.
Elle vit seule au milieu de cette grande ville et
elle est professeur de philosophie dans un lycée qui compte plus de
5.000 élèves. Elle est issue d’une famille d’intellectuels, son père
était un magistrat haut placé et elle a été « adoptée » par une
famille française qui l’a invitée plusieurs fois en France.
Il y a douze ans, elle a créé l’Association «
Maïa Bobo » (ce qu’on pourrait traduire par « coeur pur »)
dans le but d’ouvrir les yeux des jeunes filles de son école et de leur
expliquer ce qu’est la sexualité. Encore maintenant, c’est un sujet
tabou au Burkina Faso : les filles sont totalement ignorantes de ce que
c’est, par exemple, qu’un viol ou même des règles irrégulières ou quels
sont les symptômes d’un début de grossesse… A 12 ans, la plupart d’entre
elles ont déjà été agressées par un membre de leur famille, un oncle, un
demi-frère… et on ne compte plus les filles enceintes âgées seulement de
15 ans. Malgré l’absence de tout soutien et malgré les sarcasmes de ses
confrères, Aminata a continué à éduquer les filles « sous les arbres
», personne ne voulant lui offrir un local… Mais petit à petit, le
groupe s’est étoffé, puis les mères s’y sont intéressées et sont venues
écouter ce que personne, jamais, n’avait osé leur raconter et pour
finir, même des pères ont trouvé ça pas mal…
Quelques années encore et elle a pu acquérir un
terrain dans la cour d’une école annexe pour y construire trois
bâtiments : un petit pour l’accueil des filles en détresse (par exemple
des futures mères rejetées par leur famille), un moyen pour le
secrétariat et la documentation et deux grandes classes pour l’école de
couture, avec 40 machines à coudre : c’est là que les filles qui ne
savent pas suivre les cours théoriques viennent apprendre le métier de
couturière.
Voilà, en résumé, ce que, toute seule, Aminata a
réalisé à Bobo Dioulasso !
Sa renommée a maintenant dépassé les frontières,
elle est appelée dans les pays voisins pour expliquer sa méthode
d’enseignement, elle participe à des congrès sur l’émancipation de la
femme africaine, la lutte contre l’exploitation sexuelle de la femme,
contre l’excision rituelle des jeunes filles etc…
Aminata DIALLO, une DAME ! Une GRANDE DAME ! que
nous avons eu l’honneur de rencontrer.
Charles NAVEZ
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Témoignage 3
Ouagadougou : un nom magique, un rêve
d’enfant que la vie m’a permis de réaliser en mettant sur mon chemin
Frédéric Dufoor, grâce à qui j’ai pu parrainer une jeune fille de 15
ans. Nous sommes partis Frédéric, sa femme et moi-même fin novembre au
Burkina Faso rencontrer tous nos filleuls. « Pays des hommes intègres »,
mais l’un des plus pauvres d’Afrique de l’ouest, où 50% de la
population à moins de 15 ans. Une semaine de pure émotion. Nous avons
rencontré à Bobo Dioulasso, Aminata Diallo, professeur de philosophie au
lycée Ouezzin Coulibaly, où sont les filleuls du secondaire, et l’école Molo Sanou où sont les primaires. Résonnent encore dans ma tête les
hurlements de joie de ces petits en voyant deux « toubabou » (blanches)
et leur appareil photo ! Aminata dirige l’association Maiä Bobo et nous
avons pu nous rendre compte de la rigueur avec laquelle elle gère
l’argent du parrainage. Elle est à l’écoute et à la disposition 24h sur
24h de tous ces enfants en proie à bien de difficultés, orphelins la
plupart du temps de père, de mère ou des deux bien souvent. Après avoir
visité le lycée et fait leur connaissance, un par un, nous les avons
écoutés nous parler de leur quotidien, leurs souffrances, leurs espoirs,
leur bonheur d’être parrainés et combien ils nous sont reconnaissants
de pouvoir poursuivre leurs études qui leur permettront de s’en sortir,
et d’avoir au moins un repas par jour (cantine), car bien souvent ces
enfants se lèvent à 4h du matin le ventre vide pour aller à pied à
l’école qui commence à 7h30.
Alors à tous les parrains,
marraines, écrivez à vos filleuls, ils sont tellement heureux de savoir
que quelque part, dans le monde, on ne les oublie pas. J’entends encore
les mots de la petite …. « je veux une lettre de ma marraine, je veux
une lettre de ma marraine ! je n’en ai jamais eu »… Grâce à vous, ils
ont l’espoir d' apprendre un métier et de pouvoir manger à leur faim.
Vous en avez pris la responsabilité. Ne les laissez pas tomber en cours
de route. Et parlez-en autour de vous. 10€ par mois, et un enfant est
peut-être sauvé.
Marie Christine
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